29 juil. 2010

IL FAUT POURTANT SAVOIR SORTIR DE SON LANDAU

Se mettre à marcher n'est pas une décision raisonnable

« A neuf mois, dans son landau, il est le roi. Tout serait parfait, si l'on n'attendait pas qu'il se mette à marcher.
Comme ce n'est pas une décision anodine, il s'est lancé dans une étude approfondie :
- Les premières semaines, il ne maîtrisera pas son équilibre. Or tomber fait mal.
- Ensuite, il aura à affronter des interdits multiples. Pourquoi marcher si l'on ne peut pas reconfigurer l'installation informatique de Papa ?
- Enfin, il devra sortir dans le monde extérieur, un monde hostile où il fait, tour à tour, froid ou chaud, où traverser une rue est un challenge, où des écoles vous attendent.
Son choix est fait : il restera dans ce landau. (…)
Est-il raisonnable de se mettre à marcher quand on voit tous les périls auxquels on aura à faire face ? Pourtant, il va bien falloir le faire, non ? On ne peut pas rester immobile, tétanisé dans son landau.
De même, au moment d'évaluer une stratégie, il faut développer suffisamment de paranoïa pour identifier les ruptures majeures improbables, mais il faut ensuite savoir se décider à agir et choisir les risques que l'on va accepter de courir. »(1)

(1) Extrait des Mers de l'incertitude p.130-131

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