24 févr. 2011

« NOUS ÉDUQUONS DES GENS EN DEHORS DE LEURS CAPACITÉS CRÉATIVES »

Si éduquer ne rimait plus avec mise en conformité ?
Il ne s’écoule pas un mois en France, sans que le débat sur l’éducation ne revienne pour une raison ou pour une autre. Pour reprendre une expression venant du monde de la presse, c’est un des marronniers de la politique et du débat social. Il est malheureusement rarement abordé avec la clairvoyance et l’ouverture d’esprit de quelqu’un comme Sir Ken Robinson.
Pour preuve ces deux conférences qu’il a fait dans la cadre de TED, l’une en février 2006, l’autre en février 2010. Vous avez la possibilité de les visionner à la fin de ce mail (vous pouvez faire apparaître des sous-titres en anglais ou en français si vous le souhaitez).

En voici en apéritif, un patchwork :
« Elle avait six ans et elle était au fond de la classe, en train de dessiner (…) La maîtresse fascinée, est allée la voir et lui a demandé, "Qu'es-tu en train de dessiner?" Et la petite fille lui a répondu, "Je fais un dessin de Dieu." La maîtresse lui dit alors, "Mais personne ne sait à quoi ressemble Dieu." Et la petite fille répond, "Ils le sauront dans une minute." »
« Ce que je dis ici, c'est que si vous n'êtes pas prêts à vous tromper, vous ne sortirez jamais rien d'original. Et avec le temps en devenant adultes, la plupart de ces enfants perdent cette capacité. Ils sont devenus peureux d'avoir tort. Nous dirigeons nos entreprises comme ça, par ailleurs. Nous stigmatisons les erreurs. Et nous dirigeons notre système éducatif national de telle façon que les erreurs sont les pires choses qu'ont puissent faire. Le résultat, c'est que nous éduquons des gens en dehors de leurs capacités créatives. »
« Si tous les insectes disparaissaient de la planète dans les 50 ans qui suivent, ce serait la fin de la Terre. Si tous les humains disparaissaient de la planète dans les 50 ans suivants, toutes les formes de vies fleuriraient. »
« Et bon nombre de nos idées ont été formées, non pour répondre aux circonstances de ce siècle, mais pour affronter celles des siècles passés. Mais nos esprits sont toujours hypnotisés par elles. Et nous devons nous désengager de certaines d'entre elles. Maintenant c'est plus facile à dire qu'à faire. C'est d'ailleurs très difficile de savoir ce que vous tenez pour acquis. La raison c'est que vous le tenez pour acquis. »
« Il y a une telle concurrence maintenant pour entrer à la maternelle, pour entrer dans la bonne maternelle, qu'à trois ans on doit passer des entretiens. Des enfants assis devant des jurys blasés, vous savez, inspectant leurs CV, feuilletant et disant, "Eh bien, c'est tout? Cela fait 36 mois que vous êtes là, et c'est tout? Vous n'avez rien fait, rien. Passé les six premiers mois à téter, à ce que je vois." Vous voyez, comme idée, c'est choquant, mais ça attire les gens. »
« Nous nous sommes précipités dans un modèle éducatif "fast food". Et cela appauvrit notre pensée et nos énergies autant que les fast foods détériorent nos corps. »
« Nous devons reconnaître que l'épanouissement humain n'est pas un processus mécanique, c'est un processus organique. Et vous ne pouvez pas prédire le résultat du développement humain; tout ce que vous pouvez, comme un fermier, c'est créer les conditions dans lesquelles ils vont commencer à s'épanouir. »


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