31 mai 2012

DES HOMMES, DES MACHINES… SANS ARGENT ?

L’entreprise est une construction contingente (6)
Après le passage à la raréfaction de la matière et l’abondance de l’information (voir « La matière devient rare, l’information surabondante ») et à la déterritorialisation (voir « Le territoire n’est plus ou si peu, les voisins ne sont plus les mêmes »), voici le troisième et dernier volet de la mutation des entreprises, le changement portant sur les hommes, l’argent et les machines.
Qu’observe-t-on en effet ?
Tout d’abord une rupture dans l’organisation des processus industriels et administratifs, et un changement dans la relation travail-homme-machine. La diffusion massive des technologies de l’information au sein de tous les composants de l’entreprises – dans les machines-outils, dans les systèmes de pilotage, dans la bureautique, dans les bases de données, dans les systèmes expert… - , modifie en profondeur la notion de travail, ainsi que le rôle et la place des hommes et des femmes qui sont présents dans les entreprises.
On n’est bien loin déjà du temps des ateliers caricaturés dans Les Temps modernes de Charlie Chaplin, et le coût réel du travail, c’est-à-dire la relation entre la valeur ajoutée effectivement produite et les dépenses en personnel, dépend de moins en moins du niveau de rémunération, et de plus en plus de la motivation, du niveau de formation et de la capacité à se confronter et à travailler ensemble.
Quant à l’argent, c’est peu de dire qu’il occupe aujourd’hui un rôle plus que jamais central. Inventé à l’origine comme un moyen nécessaire pour sortir de l’économie de troc, et permettre l’émergence des économies modernes, il est devenu une valeur en soi, et l’emballement de la sphère financière en témoigne.
Mais est-il si certain que cet argent va garder cette place centrale ? Comme la généralisation des systèmes de communication temps réel et la diffusion d’intelligence dans les réseaux est devenue une réalité, il devient possible, dans de nombreux cas, de boucler des transactions faisant intervenir un grand nombre d’acteurs – une sorte de nouveau quasiment infiniment sophistiqué et complexe –,  et donc en se passant de l’intermédiaire financier.
Va-t-on alors voir naître des nouvelles entreprises tirant parti de ce nouveau paradigme d’une relation non intermédiée par l’argent, et bâtie sur un couple homme-machine inconnu encore ? 

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