3 juil. 2014

DES POPULATIONS QUI PARTAGENT LE MÊME TERRITOIRE, MAIS N’ONT PAS LES MÊMES PRÉOCCUPATIONS

Le capital du XXIe siècle (15) – Inégalités2
Résumons en simplifiant la structure du capital telle qu’elle se présente dans un pays développé moyen, c’est-à-dire peu ou prou comme la France.
La première moitié de la population est locataire et n’a pour actif que ce qu’elle met dans l’appartement et dans quoi elle roule.
Puis à partir des patrimoines autour de 100 000€, commence le monde des propriétaires immobiliers, et le poids de cet investissement représente d’abord la totalité, et encore l’essentiel de leur patrimoine, ce jusqu’à 1M€, c’est-à-dire quand on atteint les derniers pourcentages de la population.
Au-delà, pour le dernier %, le poids de l’immobilier baisse, et nous entrons dans le monde des actifs financiers et professionnels, actifs qui deviennent dominants quand on dépasse les 2 M€.
Enfin après 20 M€, l’immobilier devient marginal.
Une autre façon de formuler cela, serait de dire :
- La moitié de la population est préoccupée par le niveau des loyers, et épargne pour meubler son appartement et acheter sa voiture. Aucun capital, uniquement des revenus, donc une très grande sensibilité à toute évolution des conditions de travail, ainsi que des loyers qui constituent une part essentielle des dépenses contraintes (plus de 20% aujourd’hui en France).
- 45% sont préoccupés par la valeur de l’immobilier qui constitue l’essentiel de ses actifs. La chute de la bourse et des placements financiers aura un impact sur leur capital, mais de deuxième ordre par rapport à l’évolution de l’immobilier. Une fois les emprunts remboursés, et si aucun nouveau projet d’agrandissement immobilier n’est nécessaire, une variation des revenus peut être amortie.
- 5% sont d’abord préoccupés par la bourse et le développement de leurs propres affaires, l’évolution de l’immobilier devenant de plus en plus indifférente au fur et à mesure que la fortune s’accroît. Pour les plus riches, une chute de l’immobilier n’aura finalement qu’un impact marginal sur le capital, ce qui n’est pas le cas de la bourse et de l’activité économique. Leur revenu direct du travail qui a aussi explosé, garde un impact, mais une variation peut être amortie par le capital accumulé.
Donc des divergences potentielles importantes entre les plus pauvres, les classes moyennes, les classes supérieures, et les dirigeants. Pas très étonnant qu’il soit difficile de diriger un pays et de construire des solidarités collectives.
Ces différences sont-elles différentes de celles des siècles précédents ?
(à suivre)

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