11 sept. 2014

UN RAPPORT DE PLUS… ET POUR RIEN ?

« Quelle France dans 10 ans », un rapport qui parle des problèmes, mais peu des solutions (1) 
Après ma série d'article sur le livre de Thomas Piketty, retour sur le rapport, « Quelle France dans 10 ans », que Jean Pisani-Ferry, Commissaire Général à la Stratégie et à la Prospective, remis fin juin au Président de la République. 
Il y démontre la gravité de la situation française, mais ne propose pas une transformation à la hauteur de l’urgence :
- Alors qu’il montre que l’excès de dépenses publiques met en péril le modèle social, il ne propose que de les réduire de 6 points en 10 ans, et encore en comptant pour moitié sur une croissance revenue, tout en rappelant que d’autres pays ont réussi à les réduire de 10 points.
- Alors qu’il insiste sur le déficit de démocratie citoyenne et l’inefficacité des processus publics actuels, il n’évoque pas réellement comment doter les citoyens des outils pour peser sur les choix, et évite la remise en cause du statut de la fonction publique et de son mode de management.
- Quant aux organisations territoriales, s’il est ambitieux en recommandant d’aller vers 1700 communes et 10 régions et de supprimer les départements, il s’arrête à mi-chemin en ne remettant pas en cause le financement des collectivités locales. Comment croire que miraculeusement la France pourra contrôler globalement le niveau de ses dépenses publiques, sans cela ?
À quand un vrai programme qui ne sera pas seulement un diagnostic pertinent, mais une démarche cohérente et courageuse pour refonder la France, et libérer les énergies qui sont entravées de partout ? Il est urgent de ne pas seulement parler, mais d’agir. Faute de cela, dans 10 ans, la France aura définitivement décroché.

(à suivre)

1 commentaire:

pratclif a dit…

Je vous propose ce lien:
David Harvey- The Crises of Capitalism : http://youtu.be/26o22Y33h9s
Comprendre la enième crise du capitalisme nécessite beaucoup de travail, de lectures et de réflexions.... David Harvey est convaincant. Mais comme il le dit lui même il ne sait pas ce qu'il faut faire pour corriger le capitalisme dans sa forme actuelle où la financiarisation de l'économie domine et les financiers commandent aux politiques. La transformation nécessaire ne peut venir que d'un travail collectif de remise en cause de la totalité du système et de faire émerger une nouvelle forme de capitalisme. Le désert intellectuel sur cette crise est consternant!
Cordialement