22 janv. 2016

COMMENT VIVRE CELLE QUE L’ON EST ?

Un moment de grâce
Elle flotte, elle toise, elle survole. Elle est belle, riche, insolente. Elle regarde le monde de haut, ou plutôt de côté car elle n’est qu’une façade. Un écueil passé, un moment où sa vraie nature avait pris le dessus, a laissé des cicatrices, mais alors elle est retournée dans le rang. Il fallait bien pour sa fille, les apparences et la société.
Finalement elle tourne, prisonnière des rails de sa vie comme ce train qu’elle va acheter pour Noël. Drôle de cadeau pour une fille. Mais ce n’est pas tant à elle qu’elle veut offrir un témoignage d’amour, mais à la vendeuse qui lui a dit en être passionnée. 
Il a suffit que leurs regards se croisent pour que la fissure ressurgisse et, petit à petit, finisse par tout emporter. 
A quoi bon en effet circuler sur des rails qui ne sont pas les siens. Simplement avoir le courage de se remettre en cause n’est jamais si simple. Comprendre que se battre pour avoir la garde de son enfant en renonçant d’être celle qu’elle est et vivre loin de celle qu’elle aime n’a pas grand sens. 
Finalement elle lâche prise pour se laisser être emportée… et enfin sortir des rails pour ne plus tourner en rond.
Nous suivons le chemin de Carol sans voyeurisme. Tout est pudeur. Des regards, une main qui s’attarde sur une épaule, des cigarettes fumées nerveusement, des doigts qui s’accrochent, un appareil photo qui est le miroir de notre regard.
Que vous dire de plus… à part de vous conseiller vivement de trouver les deux heures nécessaires pour plonger sans réserve dans les pas de Carol.

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